Lou et Ryan ⊰ « Every time we love, every time we give, it's Christmas. »

Quand j'entendis frapper à la porte, mon cœur se mit soudain à battre très fort dans ma poitrine. Cela me surprit, me perturbait et j'aurais bien voulu arrêter ça seulement je ne contrôlais pas cette réaction. Ce n'était pas la première fois que j'allais me retrouver en tête à tête avec Ryan alors je ne voyais pas pourquoi je réagissais ainsi. Cela me semblait étrange que ça m'arrive et je ne pouvais pas vraiment donner d'explication à cela. Enfin... Peut-être que je m'inquiétais de ce que mon petit ami penserait ! En effet, j'avais un peu forcé Ryan à venir à ce voyage. Il avait été réticent mais j'avais finalement réussi à le convaincre. D'après ce que j'avais pu observer, il semblait se plaire ici et s'amuser mais le connaissant, il pouvait très bien feindre d'aimer ça. Par ailleurs, je commençais à connaitre de mieux en mieux la situation familiale de Ryan. Pour le peu encore que je savais, je comprenais que Noël n'était pas sa fête préférer puisqu'on le passe le plus souvent en famille. Ainsi, ce n'était peut-être pas des choses immensément importantes, seulement réussir cette soirée était un enjeu pour moi. Je n'espérais pas le réconcilier avec cette fête mais je voulais au moins qu'il passe un bon moment durant lequel il ne pourrait pas se torturer l'esprit seul dans son coin.

Me levant, je marchai jusqu'à la porte. Sublime, Ryan se trouva face à moi. Détaillant ses vêtements, je le trouvais très séduisant et un sourire lumineux éclaira mon visage. Relevant mon regard vers le sien, mon petit ami s'approcha de moi et m'embrassa. J'aimais sentir ses lèvres sur les miennes. Je ne me lassais pas de nos contacts puisque, bien au contraire, j'avais parfois l'impression de ne pas en avoir assez et, lorsque nous ne nous voyions pas pendant quelques jours, un sentiment de manque m'habitait. Certains pourraient voir ça comme de l'égoïsme mais je le voulais à mes côtés à chaque minute. j'avais besoin de lui pour vivre et ceci encore un peu plus à chaque fois que nous passions du temps ensemble. À y bien penser, on pourrait dire que j'étais accro à lui mais j'étais simplement tellement amoureuse de lui ! Ne le quittant pas des yeux pendant qu'il entrait, je le vis regarder attentivement la pièce. Quand ses yeux se posèrent à nouveau sur moi, je les fixais intensément alors que ses mots me remplirent d'une joie de plus en plus présente. Le savoir près de moi pour ce soir de Noël me remplissait d'un immense bonheur. Partagé la magie de ces instants avec lui me rendait heureuse au point que je ne pouvais effacer le sourire de mon visage.

L'emmenant vers la petite table, je l'obligeai à s'asseoir. Une fois assis, je lui rendis un baiser avant de lui murmurer à l'oreille « Bien sûr que nous allons passer une bonne soirée puisque nous sommes tous les deux ! ». Me reculant, je déposai à nouveau un léger baiser avant de me relever et de me diriger vers la commode. Rapportant un saut rempli de glaçons, j'ouvris une bouteille de champagne. J'avais voulu faire les choses en grand et, ayant tout de même les moyens de m'offrir une telle boisson, j'avais fait une folie. Le son du bouchon défait, j'annonçais fièrement sous les yeux ébahis de Ryan « Une flute de champagne, monsieur ? », même si c'était une question purement rhétorique. Une fois tous les deux servis, je m'assis à ses côtés et nos coupes s'entrechoquèrent dans un bruit cristallin. Buvant une petite gorgée, je ne pouvais détourner mes yeux de Ryan. Il m'était tellement cher au jour d'aujourd'hui. Il faisait partie intégrante de ma vie et pour rien au monde je le laisserais partir. « Je t'aime » dis-je simplement mais ces mots comptaient tellement pour moi.

Approchant mon visage du sien, j'allais lui donner un tendre baiser quand, soudain, je me levais d'un bond. Je dis alors à Ryan de rester là pendant que je sortais de la chambre. Revenant quelques minutes plus tard, je posais un petit plat de gratin dauphinois sur la table. Je l'avais préparé et j'avais failli l'oublier dans le four de la cuisine du chalet. Expliquant à Ryan que j'avais failli le laisser brûler, je lui racontais également qu'il s'agissait c'était un plat français à base de pommes de terre et de crème fraîche dont ma mère m'avait appris la recette. Avant de me rasseoir, je me dirigeai à présent vers mon armoire. L'ouvrant, j'en sortis un paquet cadeau que j'allais tendre à mon petit ami. « Je sais qu'il est encore tôt mais je sais également que je ne pourrais pas attendre de te l'offrir plus tard ! » lui expliquai-je avec un sourire timide « Joyeux Noël ! ». Ce n'était pas une idée très originale que j'avais eu mais Ryan avait toujours été passionné par la photographie. J'aimais ses clichés et j'adorais les contempler. Seulement, il n'y en avait pas tellement d'affiché à l'appartement. Ainsi, l'idée m'était venue de lui offrir un cadre numérique. Comme ça, il pourrait désormais faire défiler toutes les photos qu'il désirerait et, quant à moi, je pourrais les regarder encore et encore. En lui tendant son paquet et pendant qu'il l'ouvrait, j'espérais fortement que mon cadeau lui ferait plaisir !

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Wow, toujours cette sensation quand je la voyais, cette sensation de bonheur, de bien-être .. C'était à la fois enivrant et effrayant, enfin, je trouvais ça effrayant, avant. Avant, j'étais dans la retenue, avant, j'avais peur de me dévoiler, de m'abandonner totalement à ce sentiment qu'était l'amour, avant j'avais peur .. Mais Lou avait su me rassurer, me montrer qu'elle m'aimait vraiment. Et au fur et a mesure que le temps passait je l'aimais encore plus ..
Pourtant, tout le monde disait que lorsqu'on sortait avec quelqu'un, les deux premiers mois tout était puis après ça s'estompait. Seulement, moi, au bout de presque 6 mois mon amour ne faisait qu'amplifier. Bien sûr, nous avions eu quelques désaccords, disputes etc .. Mais ça ne changeait rien, vraiment rien du tout. Je l'aimais, c'était tout. Le bonheur, le désir et l'Amour que je ressentais lorsque je la voyais était vivifié et renforcé lorsque ses douces lèvres touchaient les miennes, lorsque nos corps ne faisaient qu'un, lorsque nos mains se mêlaient, lorsque nos parfums se mélangeaient.

Ma petite amie avait fait les choses bien et en grand. J'adorais ça ! Mais alors qu'elle me faisait me diriger et m'asseoir à la petite table, une pointe de remords me piqua. Je me sentais coupable que ça soit Lou qui ait du préparer tout ça pour moi. En temps normal, c'était les hommes qui préparaient les rendez-vous. Mais moi, comme toujours avec mes problèmes de famille, je ne lui avais rien préparé .. Quel c*n, je faisais .. En plus, elle s'était donnée. Lorsqu'elle sortit la bouteille de champagne, j'étais agréablement surpris. Tout ça, rien que pour nous deux .. La soirée était à la hauteur de ma surprise et je m'en réjouissais. Après avoir trinqué à Noël et à nous deux, nous bûmes quelques gorgées du délicieux champagne tout en se regardant. Nous savions tous les deux ce que l'autre pensait. À vrai dire, nous pensions tous les deux à la même chose. A quel point, nous tenions à l'autre et à quel point nous avions besoin de lui dans notre vie. Lou me devança et me dit qu'elle m'aimait. J'aurais pu le crier, tellement c'était fort. Mais je me contentais de lui dire : « Je t'aime plus que tout. »

Et alors que nos visages se rapprochaient, Lou s'esquiva rapidement et alla chercher son plat qui avait failli brûlé. Je n'avais jamais mangé ce met et pour cause, c'était de la cuisine française. Cela s'appelait apparemment un gratin dauphinois. Et alors que j'allais attaquer ce plat très apétissant, Lou ne se rassit pas mais ouvrit une armoire d'où elle y sortit mon cadeau. Elle me le tendit en me lançant un Joyeux Noël et en m'avouant qu'elle ne pouvait attendre plus longtemps. J'enlevai soigneusement le papier cadeau pour y découvrir un cadre numérique. Ce cadeau me faisait tellement plaisir que j'en eus les larmes aux yeux. Ce présent représentait énormément de choses pour moi et prouvait que ma chérie me connaissait bien. Après l'avoir embrassé passionnément en guise de remerciements, je sortis mon cadeau.

J'avais jamais eu le coeur qui battait aussi vite et aussi fort en tendant le petit paquet doré à ma petite amie. À ce moment-là, je me demandais si je ne faisais pas une bêtise, si je ne me précipitais pas. Mais tous mes doutes furent balayés lorsque Lou découvrit la bague. Une très jolie bague, avec une topaze sur le dessus. La voix à la fois tremblante mais décidée, je dis :

« C'est pas très original comme cadeau, une bague .. » Je marquais une pause pour essayer de calmer mon coeur et mon corps. Puis je repris : « Mais celle-ci est spéciale... C'est une bague de fiançailles.... Lou Elynia Keller, j'aimerais t'épouser. »

En formulant ceci non pas comme une question, montrait qu'elle avait le temps pour réfléchir et faire son choix. Même si pour moi, l'attente allait se faire longue ..

À voir le sourire qu’il affichait en ouvrant son cadeau, je devinai que celui-ci lui plaisait. Ce n’était pas grand-chose mais il est vrai que j’espérais le voir heureux avec. Finalement, il se leva à son tour et m’embrassa amoureusement. Avant de prononcer quelconques remerciements non mérités, il me tendit à son tour un petit paquet or. Surprise de la petitesse de la boîte, je me demandai ce qui pouvait bien tenir dedans. J’avais connu de nombreux coffrets de cette taille ci mais je refusais de croire à son contenu… Enfin, peut-être n’était-ce qu’un simple cadeau ne voulant pas signifier plus que ça en avait l’air ? Ainsi, j’essayai de garder cette idée à l’esprit tandis que je tentais de découvrir mon cadeau. Malgré le sang-froid que je m’imposais, j’avais peine à l’ouvrir alors que mes doigts commençaient à trembler et que mes pensées s’embrouillaient. Ma réaction devait être logique, sûrement due à l’appréhension face à la possible réalisation de mes prévisions quant au contenu de cette petite boîte. Seulement, je ne voulais pas laisser transparaître mon anxiété pour ne pas blesser Ryan à tort. Finalement, je réussis à ouvrir mon paquet et, bien que je l’eus aisément deviné, la surprise, et peut-être la crainte d’apercevoir cette magnifique bague m’envahirent entièrement.

Mes yeux restèrent fixés sur le bijou pendant un moment qui me parut une éternité. Dans ma tête, tout se bousculait. Plusieurs hypothèses se bousculaient en moi pour expliquer ce cadeau. Seulement, je ne voulais me convaincre que d’une seule, à savoir le fait que mon petit ami m’offre une bague tout simplement parce que c’était un cadeau banal. Je n’étais pas certaine de vouloir une signification plus particulière à ce geste. Mes pensées s’emmêlaient les unes aux autres dans une sorte de nœud géant dans lequel je me retrouvais prise au piège. Je n’avais jamais expérimenté ce sentiment de confusion totale et je m’en retrouvais alors doublement troublée. Chaque millième de seconde qui s’écoulait me semblait valoir bien plus qu’il n’y paraissait. J’avais comme l’impression d’avoir été projetée dans un monde parallèle. Je me sentais comme ailleurs, bien loin de la réalité, dans un endroit où tout semblait irréel et surtout erroné. Seulement, la voix de Ryan me sortit de cette affreuse impression, me ramenant à une torpeur plus réelle mais tout aussi grande.

Les premiers mots de mon petit ami me rassérénèrent un peu alors que je pensais que sa phrase était terminée. En une seconde à peine, alors que Ryan se taisait, je relevais les yeux vers lui. Captant son regard, je devinai aussitôt que sa parole ne s’achevait pas là mais qu’au contraire les mots suivants allaient réellement donner la raison de ce cadeau. Mes yeux se vidèrent d’expression tandis que je l’écoutais terminer sans vraiment l’entendre. C’était comme si quelque chose s’effondrait au fond de moi. Je ne savais pas si c’était positif ou bien négatif mais quelque chose de fort se passait en moi. Fiançailles ! Épouser ! J’avais peine à croire que Ryan prononçait ses mots. Un instant, je le crus fou mais son regard ne ressemblait pas à celui d’une personne en train de délirer. Peut-être était-ce moi qui déraillais totalement… Seulement, je ne m’étais jamais sentie aussi concernée, présente et grave qu’en cet instant ! Je ne pouvais mettre ça sur l’effet de l’alcool alors que nous avions à peine bu une coupe de champagne. Malgré tous mes efforts, je ne pouvais trouver aucun prétexte, ni aucune autre alternative à cette situation. Nous étions tous deux des plus sérieux et tout était bien réel.

Gardant la boîte ouverte dans mes mains, j’allai m’asseoir sur le bord du lit. Une bonne minute s’était écoulée dans un parfait silence. Je ne pouvais prononcer aucun mot et Ryan attendait sûrement une réaction de ma part avant de dire quoique ce soit d’autre. Ainsi assise, il me semblait laisser tomber tous mes doutes, je les laissais tomber loin de moi pour ne rester qu’une coquille vide figée à regarder cette petite bague scintillante dans son coffret. Immobile, je la regardais sous toutes ses coutures, j’en inspectais les moindres détails. Elle était magnifique et portée à un doigt, elle devait être encore plus splendide. À la fixer ainsi tandis que je me sentais totalement vidée, une nouvelle perspective m’apparaissait. Cette dernière semblait plus radieuse que toutes les précédentes… Peut-être que la beauté de cette bague pouvait, après tout, provoquer le tournant de notre couple. Jamais je n’avais aimé un homme autant que Ryan. J’avais eu plusieurs petits amis avant lui mais pourtant, il m’apparaissait comme le seul, l’unique, le premier. Nous n’étions qu’ensemble que depuis 6 mois quasiment mais j’avais l’impression de l’avoir aimé depuis toujours. Nous avions vécu tant de belles choses et surtout, nous avions déjà affronté de grandes difficultés, celles de l’île déserte. Nous en étions finalement ressortis ensemble, nous avions passé cette épreuve unis l’un à l’autre. De plus, il ne nous avait pas fallu attendre d’être en couple pour connaître des disputes… Mais, finalement, nous en étions tout de même arrivés à être ensemble et vivre une belle histoire.

Je sentis Ryan s’approcher de moi tandis que mes réflexions se poursuivaient. Je restais là en apparence plutôt paisible mais tellement confrontée intérieurement. Des larmes commencèrent à couler. Je ne savais pas ce qui me provoquait cette réaction. Je voulais me contrôler mais elles continuaient de rouler sur mes joues sans que je ne puisse rien y faire. Sûrement affolé, mon petit ami s’accroupit alors aussitôt, une main posée de façon bienveillante sur mes genoux. À travers ma vision troublée, je le vis prêt à reprendre la parole. Cependant, avant qu’il ne dise un seul mot, je me laissai glisser à ses côtés et passai mes bras sur ses épaules. Le prenant dans une forte étreinte, j’essayai de calmer mes pleurs incompréhensibles tandis qu’il s’était tu. Ouvrant à nouveau les yeux, je jetai un dernier coup d’œil à la bague avant de me reculer. Mes larmes pas encore tout à fait séchées, je me mis à rire légèrement en passant une main sur mes joues. Ryan semblait perdu par mon attitude changée si soudainement. Certainement contre toute attente de sa part, je prononçais ce simple mot « Oui ». Je n’avais pas besoin d’en ajouter plus car tout était dit. Après ces réflexions dissolues, j’en étais finalement arrivée à cette réponse ! Ryan était toute ma vie et je voulais la partager avec lui. Je ne voyais pas pourquoi cela m’avait pris temps de temps pour le réaliser…

La joie de mon petit ami surpassa alors la mienne. Me reprenant dans ses bras, nous nous embrassâmes tendrement et avec passion. Je le sentais heureux comme jamais il ne me l’avait montré. Cette effusion de bonheur dura de longues minutes tandis que, dans la pénombre des guirlandes et des bougies, nos sourires silencieux irradiaient nos visages, que nous corps collés l’un à l’autre communiquaient à l’autre tout l’amour dont il recélait. Cet engagement était magnifique mais pesait pas moins lourd de significations ! Bien sûr, je n’avais seulement que vingt et un ans et lui encore à peine. Nous étions certes des personnes réfléchies et responsables sachant évaluer les conséquences de leurs actes, seulement j’avais une condition à émettre. J’étais parfaitement heureuse de l’avenir que je choisissais d’entreprendre avec Ryan mais je ne souhaitais pas précipiter les choses non plus. Nous avions devant nous une longue vie semée d’embuches et composées d’au moins autant de joie. Je ne voulais pas prendre de mauvaises décisions aussi tôt dans ma vie. « Je dois juste poser une condition à mon accord… » dis-je en me montrant le moins alarmante possible « Cela ne remet pas notre engagement en cause… Mais je veux nous donner du temps. ». Faisant une pause, j’essayais de capter son regard afin de le rassurer avant de poursuivre pour lui expliquer le fond de mes pensées. « Nous somme encore jeunes et je ne veux pas que nous gâchions une belle chose avec une telle décision. Je veux partager ma vie avec toi, je veux me fiancer avec toi… Seulement, je propose de ne pas précipiter le mariage. Lorsque le moment se présentera, je t’épouserai avec le plus grand bonheur du monde… Mais pour l’instant, je ne souhaite pas que cela pèse sur notre couple comme un acte oppressant et incontournable… ». J’avais essayé de formuler ma vision des choses de la façon la plus claire. Cela ne signifiait pas mon refus, mais bien au contraire, cela renforçait mon accord.

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Cette bague, ce petit bijou qui prenait à présent une grande importance à mes yeux, fut sortie de son coffret par Ryan. Entre ses mains, cet anneau paraissait pourtant bien petit mais une fois qu'il le passa à mon doigt, il étincelait de grandeur. La bague rayonnant autour de mon annulaire gauche, nos deux noms composés à mon prénom, sa présence à mes côtés et ce pour l'éternité maintenant, tant de choses qui faisaient que ce jour devenait un jour encore plus spécial qu'il ne l'était déjà. En effet, c'était un joyeux Noël, voire même un magnifique Noël mais en plus de ça, cela devenait également notre jour. Aujourd'hui devenait le jour où nous nous promettions enfin l'un à l'autre. Certes, cela n'égalait pas le mariage mais les fiançailles nous liaient une fois de plus l'un à l'autre. Ryan n'était plus qu'une simple partie de ma vie, il devenait ma vie. Avant nous ne faisions qu'un simple bout de chemin ensemble, dès aujourd'hui nos vies étaient regroupées en une seule. Il devenait ma raison de vivre, la priorité qui passerait devant toutes les autres.

En cet instant, je fixais la bague en faisant doucement tourner mon poignet à la manière des jeunes excitées fraichement fiancée mais avec la folie du moment en moins. Je la regardais sans détourner les yeux, je réfléchissais à tout ce que cela impliquait pour moi, pour lui, pour nous. Nous venions de passer à un niveau supérieur dans notre relation, quelque chose de plus concret et de plus décisif. Jusqu’à lors nous avions été de simples étudiants amoureux possédant une légère touche d’insouciance à certains instants, mais à présent, nous prenions de nouvelles responsabilités. Bien qu'ayant accepté, je ne savais pas si dans un premier temps j'aurais les épaules assez larges pour soutenir de tels devoirs. Néanmoins, je voulais tenter cette expérience avec Ryan. Je n'avais jamais renoncé pour les choses que je souhaitais. Je serais donc forte pour donner un sens à cet engagement !

Cessant de fixer l'anneau sous toutes ses coutures, je relevais mon regard vers celui de mon fiancé. Il semblait si heureux ! Mon visage s'étira dans un large sourire alors que mes yeux pétillaient de bonheur. Le voir ainsi me remplissait d'un bonheur immense tel que j'avais comme une envie d'exploser. Je ne pouvais mettre de mot sur toutes les émotions que je ressentais. C'était fort, très fort et ça m'habitait toute entière. Posant une main tendrement sur sa joue, je m'approchai tout doucement de lui, prolongeant chaque millième de seconde. Je l'aimais tellement. J'avais à la fois envie d'aller vite pour tout faire, tout vivre avec lui mais je souhaitais également prendre le temps de savourer chaque instant. C'était cette belle contradiction qui me faisait ressentir autant de sentiments pour Ryan. Mes lèvres touchèrent enfin les siennes en un doux et long baiser. Son contact m’était tellement précieux et magnifique qu’il me semblait impossible de m’en lasser. Lorsque nous eûmes fini de nous embrasser, il se releva et me tendit la main pour m’inviter à le suivre. Plaçant mes doigts dans sa paume, je relevai ma tête pour voir son sourire radieux et me levai.

La soirée se poursuivit avec tendresse, calme et bonheur. C’était tellement bon de partager un moment comme cela. Le repas poursuivit son cours et lorsque vint mes financiers aux amandes en dessert, j’avais encore un peu de mal à me rendre compte de ce qu’il m’arrivait. Durant le dîner, je m’étais surprise à regarder intensément la bague ou bien à la toucher du bout des doigts. Si l’on m’avait parlé d’une telle possibilité quelques heures plus tôt, je n’aurais jamais pu y croire. Maintenant que je me retrouvais face à cette situation, tout ceci me paraissait presque invraisemblable. Par moment, je m’étais même interrogée si je ne rêvais pas. Or, la situation était bien réelle. Tout ce qui m’arrivait ce soir, m’arrivait pour de vrai et j’en avais peine à croire. Peut-être était-ce ma joie infinie qui m’aveuglait sur la véracité de cette soirée ? Ou bien était-ce un acte involontaire de ma part afin de me rendre compte que chacun de ces moments étaient précieux ? Dans tous les cas, je tentais de graver cette soirée dans ma mémoire car je vivais des instants inestimables. Je voulais me rappeler, garder des souvenirs afin que nous puissions les partager dans nos nombreuses années à vivre.

Pour finir le dessert, je m’étais approchée de lui et logée dans ses bras. On avait continué de parler de tout et de rien, de choses plus ou moi sérieuses, de souvenirs, de petits projets, de l’annonce de nos fiançailles. Pour ma part, étant restée dans de bons termes avec mes parents, il était évidemment plus simple pour ma part de leur annoncer. Ainsi, nous avions déjà prévu de passer un week-end avec eux dans leur maison. En venant leur passer le bonjour, nous pourrions alors leur annoncer la bonne nouvelle. Je ne savais pas quelle réaction ils pourraient alors avoir mais j’évitais de penser au pire. Au final, maintenant que j’étais dans ses bras, nous nous étions tu. Les minutes silencieuses mais pas pour autant pesantes passaient tranquillement. Soudain, je sentis Ryan prêt à ajouter quelque chose. Avant qu’il n’ait pu dire un seul mot, je me retournai, enjambai ses jambes allongées sur le sol pour me placer à califourchon sur lui. « Chuuuuut… » dis-je tendrement. Comme pour notre première nuit, j’aurais bien pu jouer les allumeuses dans cette position. Seulement, ce soir nous n’étions pas obligés à ça. D’une part, il était mon fiancé, d’autre part, nous n’avions plus besoin de ça. Ce soir, je voulais juste passer un moment tendre avec lui sans que cela nous amène forcément à l’acte. Je souhaitais simplement rester de longues minutes avec lui à mes côtés. Je ne voulais pas de conversation futile, je voulais des moments simples. Le regardant avec douceur durant quelques secondes, je l’embrassai alors tendrement avant de m’apprêter à reprendre ma précédente position au creux de ses bras.