Wolfgang Rosenberg ♦ C'est la brume, ça me rend brumeux.

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[color=red]❖[/color] Michael Trevino • Wolfgang Rosenberg

- Aéroport de Berlin, Juillet 2011, 4h30.

Ca y est, l’heure de partir est arrivé. Wolfgang marchait nerveusement dans le hall de l’aéroport en compagnie de son frère et de sa mère, il n’était plus très sûr de vouloir partir à présent, il pouvait voir les avions décoller à travers la baie vitré, ce qui forma une boule au creux de son estomac. Quand Wolfgang écoutait les gens parler, ils rêvaient tous de partir sans se retourner, de recommencer une nouvelle vie, le jeune homme ne les comprenait pas, à vrai dire il ne se comprenait pas lui-même, il était sur le point de partir à Los Angeles en compagnie de Amadeus, son frère, alors qu’il aimait l’Allemagne plus que tout. C’est ici qu’il avait grandi, avait appris à connaître les gens et à se connaître lui-même, il n’arrivait pas à se dire que d’ici quelques heures, tout ça sera derrière lui. Son frère allait devenir policier à Los Angeles, il lui avait proposé de venir pour tout recommencer à zéro, Wolfgang avait finalement accepté, mais plus l’heure du départ approché, plus il se demandait s’il avait bien fait. Son sentiment de regret ne se dissipa pas lorsqu’une voix féminine appela les passagers de son vol, en direction de L.A. et que la mère des deux garçons commença à pleurer. Les deux jeunes garçons avaient décidé de partir en Juillet pour s’habituer à la ville avant d’aller travailler pour Amadeus et d’aller à l’université pour Wolfgang, le fait d’emménager dans une nouvelle ville avait quelque chose d’excitant, même si le nom de cette ville faisait mal à Wolfgang pour des raisons sentimentales, il devait avouer que jamais il n’avait cru qu’il partirait habité là-bas, il se demande encore comment ils ont réussis à réunir assez d’argent lui et son frère. Le regret ou la joie, il devait désormais choisir… Trop de sentiment se mélangeait en lui à cet instant.

- « Appelez-moi quand vous arrivez… Et surtout faites attention à vous ! » s’exclama-t-elle tandis qu’elle prenait ses fils dans ses bras l’un après l’autre, séchant rapidement ses larmes. Certains rigoleraient en voyant cette scène, quelle mère pleurait désormais quand ses enfants partent de la maison ? Très peu, la plupart font la fête, content d’en être débarrassé, vive la génération du XXIème siècle. Rosalinda, la mère, avait tout donné pour ses fils, elle avait travaillé jour et nuit pour qu’ils aient de quoi bien vivre, ou du moins, vivre. Wolfgang la respecte énormément, selon lui, elle a vraiment de quoi être fière, et la laissez comme ça, seule, lui faisait mal au cœur même s’il ne le montrait pas pour le moment. Il n'a jamais connu son père et si il est ce qu'il est aujourd'hui, c'est seulement grâce à sa mère et ça, personne ne peut le nier. Les adieux se firent rapidement, simplement le temps de quelques câlins et que la mère donne de derniers conseils à ses enfants, quelques minutes plus tard, ils montaient dans l’avion. Une nouvelle vie s’offrait à eux, et ils comptaient bien en profiter.

- Plage de Los Angeles, début d’année, 16h45.

- « Hey mec ! Avoue que c’est trop bizarre quand même ! T’es le premier Allemand brun que je vois, t’es sûr t’as pas été adopté ?! » s’exclama son ami rencontré depuis peu alors qu’ils arrivaient à la plage, sous un soleil étincelant. Wolfgang ne pouvait s’empêcher de rire en entendant sa remarque. On dit souvent que dans une bande de copains, il y en a toujours un plus con que les autres, Andrew devait être celui-là, et peu importe les gens qui l’entourait. « Franchement ? Tant qu’on me dit pas que je suis ton frère, je veux bien être le fils de qui tu veux ! » répondit-il en levant les yeux au ciel, son sourire illuminant son visage.

Ca faisait maintenant plus de deux mois que le jeune Allemand était arrivé à Los Angeles et il devait avouer qu’il s’y sentait plutôt bien, il avait commencé les cours depuis peu, il avait choisis le Football (Soccer) comme domaine principal, il avait toujours adoré pratiquer ce sport mais jamais il n’avait eut l’occasion de s’inscrire dans un club lorsqu’il habitait en Allemagne, sa mère étant une simple femme de ménage ne gagner pas assez, et n’ayant jamais connu son père, il pouvait toujours rêver de le voir débarquer avec un compte en banque bien remplis. Mais maintenant qu’il était ici, il pouvait se dévouer à ce sport et l’idée de devenir un joueur professionnel était de plus en plus présente dans son esprit. Comme domaine secondaire Wolfgang avait choisis la Psychologie, ne lui demandait pas pourquoi, lui-même ne sait pas vraiment, il aurait pu prendre langues vivantes mais… Non. Certes, les cours l’intéressaient, mais l’une des choses qu’ils appréciaient le plus ici, c’était les fêtes. Les Américains devaient être doté d’un donc pour organisé des fêtes complètement démentes, où l’alcool coulait à flots, Wolfgang en oubliait presque son mal être, il arrivait à être heureux, un minimum, ce qu’il n’arrivait pas à faire en Allemagne.

- « Si t’étais mon frère, t’aurais pas un prénom aussi nul ! Et au fait, tu redeviens toi-même ? Enfin, t’sais tu m’avais parlé d’arrêter de faire semblant… Ou un truc du genre. » dit-il tandis que Wolfgang levait les yeux au ciel, il avait désormais l’habitude qu’on le charrie sur son prénom, peu courant. « C’est le prénom de Mozart, espèce d’inculte ! Je suis un artiste, tu peux pas comprendre. » répliqua-t-il sur le ton de la rigolade, un artiste ? A part claquer une cuillère sur verre et chanter sous sa douche, Wolfgang n’avait rien d’un artiste. « Ouais… C’est pas mon truc de courir après les filles et les coups d’un soir ! J’aime pas considérer les filles comme des objets, c’est plus fort que moi. Et puis si je continus comme ça les Phi Epsilon vont me virer pour m’envoyer chez les Delta… Je me vois pas du tout faire partis de leur confrérie, je les aimes bien, mais je ne leur correspond pas, tu vois le truc. » expliqua-t-il en s’approchant de l’eau, regardant l’horizon. Andrew et lui avait pas mal de chose en commun, en l’espace de quelques semaines c’étaient devenus sont meilleur pote et ils ne se quittaient plus, allant à toutes les soirées ensemble. Pleins de choses les rapprochaient, mais pleins les éloignés aussi, par exemple Andrew a un compte en banque bien remplis, tandis que celui de Wolfgang est plutôt dans le rouge… Son emploi de serveur lui permet de gagner un peu d’argent mais c’est pas avec ça qu’il pourra s’acheter une villa comme son ami, mais à vrai dire, même s’il pouvait, il n’en voudrait pas.

- « Oui oui, je comprend… » murmura-t-il alors qu’on voyait parfaitement à son expression qu’il n’avait pas compris, ce qui fit rire Wolfgang, ne pouvant s’empêcher de penser que Andrew était complètement idiot. « Au fait, t’as revu cette Lucie, dont tu m’avais parlé ? Tu sais si elle habite toujours ici ? ». Wolfgang lança un regard interrogateur à Andrew, jamais leur conversation n’avait été aussi sérieuse, la plupart du temps il se contentait simplement de rigoler ensemble. A vrai dire, il n’avait pas réellement envie d’aborder le sujet ‘Lucie’ aujourd’hui, ni jamais d’ailleurs. « Tu veux devenir Psy’ ou quoi ? Mais non, j’en sais rien et je sais pas si je veux la revoir d’ailleurs. Elle m’a pas donné de nouvelles pendant 3 ans, c’est pas maintenant qu’elle va commencer… J’espère juste que si elle est encore ici, qu’elle est plus à U.C.L.A. et qu’elle ne croisera pas mon frère. »

Lucie… La reconnaitrait-il s’il la voyait ? Peut-être, sa beauté était reconnaissable, il n’en doutait pas. Mais il espérait ne pas la voir, il recommençait doucement à être heureux, bon il faisait un peu semblant mais il aurait trop peur de son regard sur lui. Et si elle le détestait ? C’est son frère qui a tué sa soeur, pas lui, mais peut-être qu’elle le tiens pour responsable aussi. C’est surement pour ça que la femme qu’il aimait plus que tout ne lui donnait plus de nouvelles depuis maintenant 3 ans… Il en était sûr, elle ne serait pas heureuse de le voir, si elle était encore ici.

- « Bref ! Ca te dit une partie ? » demanda-t-il en sortant un ballon de Foot de son sac, le lançant à Andrew. Il ne voulait plus parler de ca, il voulait juste s’amuser comme il avait fait jusqu’à maintenant.
Cette année allez être longue, il en était sûre.