Oh l'embrouille...

La journée est plutôt ensoleillé et le vent ne souffle pas aussi fort que me l’avait prévu la météo hier soir…Mais peu importe, j’ai une envie folle de sortir, seul ou accompagné, et le temps était au rendez-vous. J’ai donc rapidement enfilé mon pantalon et un T-shirt sur lequel était inscrit "Mick". Je n’ai pas oublié les lunettes de soleils bien sûr, et le porte monnaie dans ma poche arrière droite. Je sais, ce n’est pas sûr, mais dans le cas présent je ne vois pas où je peux le mettre d’autre.

Les rues sont plutôt peuplées, mais ça ne pose pas problème, au contraire. On se sent moins seul que prévue du coup. Mais je ne vous parle pas de quand ils vous collent et vous bousculent pendant que vous marchez…Bref, il est midi et j’ai assez faim. Ca tombe bien, je viens tout juste de m’arrêter devant le KFC. Il y à d’ailleurs longtemps que je n’y ai pas mis les pieds. Le resto est assez plein mais il reste encore de la place sur la terrasse extérieur. Je vais donc chercher mon plateau et je reviens m’asseoir à l’une des tables libres, exposé au soleil. Je commence à déballé mon sandwich, que trois garçons plutôt bizarres, s’approchent de moi. Perso, leurs tètes m’inspirent pas confiance. Et j’ai raison de pensé ça…Car à peine mon sandwich à la bouche, ils viennent s’asseoir à ma table et me regardent, le sourire à la bouche. J’ai juste envie de leurs dire de dégagé, mais vu leurs tête il ne vaut mieux pas, alors autant les ignorés et peut-être qu’ils s’en iront…L’un deux, celui qui me fait pensé à un chef de gang, me regarde les sourcils froncés, et renverse d’un coup de coude mon verre de coca… « Oups, ton verre est tombé… » Je lui lance un regard noir, même si derrière mes lunettes ça ne se remarque pas. Puis en le regardant de plus prête, je me rends compte que je le connais…En effet, j’ai rencontré ce type au cinéma hier soir. Un pote à moi lui à accidentellement renversé du Pop Corn dessus. Et ce mec à commencé à s’excité. Alors comme bon copain, je l’ai défendu, et bien ! Ce n’est pas dans mes habitudes, mais je lui ai foutu un poing dans le ventre puis je me suis barré…Il m’a reconnu, et je crois qu’il n’est pas prêt de me lâcher ! « Ouai c’est vrai…il est tombé tout seul, je l’ai vu… ! » Dis-je assez froidement. « Ecoute pour hier soir… » Je n’avais même pas fini ma phrase que le mec se leva de la chaise et vint se mettre à ma gauche en fronçant les sourcils. « On ne me dit pas "écoute" à moi ! »…Je haie ce genre de types...Autant le dire tout de suite, je suis dans la merde!

*Mais qu’est-ce qu’il fait ?? Mais bouge non de dieu !!*
« Tu vas la bouger ta caisse ?! » lança t-il avec l’accent du sud qu’on lui connaissait bien. Il ressortait particulièrement lorsqu’Abel était énervé. Et c’était à vrai dire assez rare. Tout simplement parce que le jeune homme avait appris avec le temps à avoir un très bon contrôle sur lui-même et notamment sur les émotions quelques peu négatives. Mais voilà, il avait beau pratiquer cette philosophie martiale depuis des années avoir un self control sensationnel dans des situations très délicates, pourtant son sang chaud du sud de la France reviendra en force et en voix à la moindre petite anicroche. La vie était ainsi faite et la voiture qui barrait sa route allait en faire les frais. Il avait pris sa belle moto hybride pour se rendre en ville et au détour d’un carrefour il c’était retrouvé coincé parce qu’un débile ne savait pas faire un créneau et qu’il bouchait la petite artère. Le grand gaillard sur son engin avait souris, après tout il était monsieur pas de chance et il lui arrivait toujours une tuile lorsqu’il sortait. Mais la situation avait légèrement commencé à l’agacer lorsque des voitures arrivèrent derrière lui et que devant la circulation bouchonnait. Il pesta intérieurement contre ce mec. Puis ouvertement. D’ailleurs le gars lui lança un regard noir de sa voiture et Abel enleva son casque. Après tout il était à l’arrêt. Il fit un signe de la tête dans sa direction.

« Y’a un souci ? Moi je le vois le souci : c’est toi ! » dit-il avec la voix calme. D’un coup c’était comme si le bruit ambiant, les klaxons et les voix c’étaient tues. L’homme fronça les sourcils puis grimaça. Puis il sortit de sa voiture qui gênait toujours le passage. Il se dirigea effrontément vers le français qui marqua un rictus sur son visage pourtant si avenant. Il descendit de son cheval de métal et se posta devant l’homme qui avait finalement atteint sa destination. Mais lorsqu’Abel se redressa il paraissait évident qu’il le dépassait de presqu’une tête.

« Je vais te dire un petit truc avant que tu montes sur tes grands chevaux. Ta voiture là ça fait un moment qu’elle commence à me taper sur le système. Mais ça c’est pas le plus grave. Tu vois les gens derrière moi, si tu oses lever ne serait-ce que le petit doigt ils vont y mettre le feu à ta bagnole. Alors si tu veux suivre un bon conseil, tu oublies ton créneau, tu te fais tout petit et tu vas te garer ailleurs, genre dans la ville voisine. » le poing fusa. Abel vit le poing fuser. Abel arrêta le bras menaçant. D’un geste depuis longtemps rôdé, il lui fit une clé qui l’immobilisa sans heurt. Il jeune homme baissa la tête vers l’homme qui avait posé un genou par terre.
« Estime-toi heureux que je ne te brise pas le bras. » lança t-il, mauvais comme on ne le connaissait pas du tout, avant de le relâcher. Hébété, l’homme tenta de balbutier des mots, des phrases mais le tout sorti en saccades, inversement et incompréhension total en fait. Finalement, il sembla déceler la véritable menace et il déguerpit. Il fonça vers sa voiture, démarra en trombe, frôla quelques véhicules, en bouscula d’autres et grillant un feu rouge il disparut. Au bout de 10 minutes la circulation fut rétablie et le jeune homme pu aller vacquer à ses occupations, la rage au ventre. Après quelques respirations il irait mieux.

Deux heures plus tard, il sirotait une boisson fraîche, sur la terrasse du KFC, seul endroit où il y avait encore un peu de place. Il avait fermé les yeux derrière ses lunettes solaires et c’était calé le dos sur le dossier de sa chaise. L’écho d’un trouble arrêta la paille qui allait atteindre ses lèvres. D’abord il ne bougea pas. Mais tout prêt de lui il entendait ce qui semblait virer au règlement de compte.
« On ne me dit pas "écoute" à moi ! » Abel tourna lentement la tête. A la table juste à côté, il semblait évidemment qu’un jeune homme se faisait embêter par d’autres jeunes hommes. Alala, ce qu’il détestait le plus : le travail de bande. S’il y avait bien une chose qui le mettait en rogne c’était ça. Abel, d’un point vue martial pensait qu’un combat quel qu’il soit était à un contre un et à main nue. Là, vue la taille, le gabarit des mecs à côté et celui auquel on s’en prenait, l’issue du combat ne faisait aucune doute. Mais au-delà de tout ça, la violence gratuite n’était pas permise. Pas pour lui. Il rapprocha sa chaise près du jeune homme, celui qui semblait mal en point. Il lui adressa son plus grand sourire. La bande des trois gars le regardèrent, partagés entre plusieurs sentiments. La surprise, la colère, tout ça fit crépiter la tension.

« Hey p’tit bouchon ça va ? Toi aussi tu n’arrives pas à profiter du soleil à cause d’un tout petit nuage ? » dit-il en regardant successivement Sam et les autres. Il souriait étrangement. Mais ce sourire était tout sauf enjoué. Il était plutôt froid comme la banquise.
« T’es qui toi ? » lança le gars à la mine revêche.
« On dit qui êtes-vous puisqu’on se connait pas. Mais bon si tu n’as pas appris à parler avant, c’est pas maintenant que tu vas commencer. » Le jeune homme le regarda, les sourcils froncés. Puis il grimaça. Tient cela lui rappelait une situation encore trop présente dans sa tête. Le chauffard de ce matin. Il leva une main en direction d’Abel qui ne bougea pas d’un poil. Lorsque le poing arrive vers sa joue il leva la man à plat. Elle se referma tel un étau sur le poing et sans sourciller entama une compression. Autour d’eux, certains observaient la scène sans rien dire. De toute façon ils n’avaient pas levé la tête pour aider ce pauvre jeune homme, ils n’allaient pas non plus faire de commentaires !
« Moi je pense que vous devriez partir. Vous ne faite de l’ombre. » dit-il. Sentant la pression sur son poing, le gars hocha la tête, comme s’il était effrayé puis lorsqu’Abel relacha la pression il tomba de sa chaise, en poussa d’autres et s’enfuit avec ses copains. Le français souriait toujours. Il tourna la tête vers le jeune homme.

« Ah, c’est beaucoup mieux, les nuages sont partis. »

Dans la merde ? Peut-être pas en fin de compte…Car à peine cette vermine s’énerve et quelqu’un me vient à l’aide. Plutôt sympa la solidarité ! En effet, un jeune homme vient s’asseoir à mes côtés. En tout cas, vu sa réaction une fois assied, il avait l’air de mon partie. « Hey p’tit bouchon ça va ? Toi aussi tu n’arrives pas à profiter du soleil à cause d’un tout petit nuage ? » J’ai envie de rire, mais il ne vaut mieux pas…Oui, mieux vaut ne pas en rajouté, en plus d’hier soir. Mais comment dire ? Ce poing au ventre avait été une pulsion incontrôlable. Si on s’en prend à quelqu’un que j’aime, on paye, un point c’est tout ! Et encore, je trouve étonnant d’avoir réussi à blessé un tel gabaria…A croire que j’ai une force incroyable.

Le leader de cette bande de bras cassés comment à joué le grand jeu. Il se prend pour qui ? Dire tes qui à un étranger, mais où est le respect ? D’ailleurs Abel le lui fit savoir, en lui répondant tout bêtement, calmement et avec respect. Je crois que la meilleur des façons pour remballer quelqu’un, c’est de lui répondre respectueusement. Puis, je ne sais pas comment il à fait avec sa main, mais ils sont partis…Enervez bien sûr ! Plein de courage ce type. Je le regarde, les sourcils froncés, comme à mon habitude d’ailleurs. Mais sur mon visage, on peut lire de l’affection. Je trouve que je n’ai pas beaucoup réagis face à eux, mais sûrement parce que j’aurais mérité au moins un poing dans la face, nan ? « Ah, c’est beaucoup mieux, les nuages sont partis. » Je lui sourie. Il à l’air d’avoir de l’humour ce mec… « Merci pour ce que tu as fait…Je pense que personne à part toi n’aurait bougé ses fesses ! » En effet, tous les autres n’ont fait que regarder. Par contre, je ne peux m’empêché de remarqué son petit accent derrière ses mots. Ce garçons n’est ni Américain, ni Anglais ! « Mais peut-être que tu aurais du les laissés me frappé…J’avais pas à le frappé hier soir ! » Je commence à raconté l’histoire d’hier soir. Enfin j’en ai l’impression en prononçant ses mots, et pourtant non. J’ai juste résumé l’histoire, sans aucun détail…Puis, je me suis enfin rendu compte, que je n'ai pas fini mon Sandwich...Tant pis, il peut attendre lui. Par contre, mon sauveur un peu moins.

PS: J'ai changé le titre du sujet du coup MDR J'ai trop aimé ta petit phrase =P

« Merci pour ce que tu as fait…Je pense que personne à part toi n’aurait bougé ses fesses ! Mais peut-être que tu aurais dû les laisser me frapper…J’avais pas à le frapper hier soir ! »

« Un combat loyal c’est d’abord un combat à un contre un. Et là ça ne me semblais pas vraiment équitable. Je ne sais pas ce que tu as fait hier soir, mais à mon avis pour qu’un p’tit bouchon comme toi se mette à jouer du poing, il a drôlement fallu te pousser à bout ! » lança t-il en lui offrant un sourire. La première partie de sa phrase avait été prononcée machinalement. D’un ton tellement banal qu’on pouvait aisément froncer les sourcils et s’éloigner vivement de lui. Parce que dans sa tête c’était clair. Et il n’y avait rien de menaçant dans ce qu’il avait annoncé. Les lois martiales faisaient plus ou moins parties intégrantes de son quotidien. Elles pouvaient souvent paraître dures et abstraites dans ce XXIème siècle, désuètes et il ne les pratiquait pas toutes, mais celle-ci était lourde de sens et malgré son caractère incisif son interprétation laissait à réfléchir. On ne s’attaque pas à plus petit que soi, on n’appelle pas ses copains pour taper sur une seule personne, et le mieux c’est de ne pas taper du tout. Parce que la violence ne résolvait pas grand-chose. Oui, c’était facile à dire, surtout pour lui et surtout aujourd’hui. Il s’était déjà énervé le matin, et là ça venait de recommencer. Attention Abel tu te relâches, ce n’est pas bien. Il astreignait à une vie paisible et pacifique, ne fuyant pas le conflit mais le réglant toujours avec diplomatie. Bon ok, aujourd’hui c’était un jour sans on était bien d’accord. Il inspira un grand coup en finissant sa phrase et ferma les yeux.

Il les rouvrit et finit de caler sa chaise sur la table de son jeune interlocuteur.
« Je peux m’asseoir là ? Promis je te ferais pas de l’ombre ! » lança Abel en riant. Pour lui c’était une blague hilarante, mais bien entendu avec son humour spécial ça se comprenait. Il attrapa sur gobelet sur la table voisine, son ex-table, et le ramena sur la table où il était. Il prenait la liberté de répondre tacitement oui à sa propre question en s’asseyant donc près du jeune homme. Autour d’eux, les gens avaient repris le cours de leur conversation, certains gardant parfois un œil sur eux. Il s’en fichait, de toute façon il n’avait rien fait de mal. Au contraire, lui c’était bougé un peu pour venir à bout d’une injustice.

« Fox ! Abel Fox ! » dit-il en lui tendant une main franche et amicale et derrière ses lunettes de soleil ses yeux souriaient, faisant écho à celui peint sur la bouche. Il jeta un regard en coin vers l’endroit où avaient déguerpis les trois jeunes intriguant. Ils n’y étaient plus. Il espérait que de leur fourberie ils n’attendraient pas qu’il parte pour revenir à la charge. Le jeune homme risquait de rentrer bien mal en point s’ils décidaient de lui tomber dessus. Peut-être qu’Abel le raccompagnerait pour être sûr qu’il ne se fasse pas lyncher. Non parce que ce dont il était sûr c’est que encore une fois personne ne lèverait le petit doigt pour lui venir en aide. Inadmissible. Enfin pour l’heure, le soleil était encore haut dans le ciel, le vent était léger et frais et venait tempérer la douce chaleur sur la terrasse. Autant faire un peu connaissance. Il se cala contre sa chaise, détendit ses jambes et posa les mains sur la table, l’une près du gobelet l’autre, traînant non loin.

« Bon alors, raconte-moi un peu pourquoi ces débiles voulaient te faire du mal ? »