soirée enneigée

Je regardais ma montre. Il était déjà très tard et, je savais que je devais courir pour attraper le dernier train mais bien sur, il avait fallu que j’emmène la moitié de ma chambre avec moi ! Mon père allait encore me dire que j’étais pire que ma tante quand ils avaient mon âge mais, j’estimais que même les hommes se devaient d’être bien habiller.

Bon d’accord je n’y allais que pour le week end et deux sacs étaient peut être excessif mais les laveries dans le coin c’était assez cher et franchement profiter de la machine à laver de mon père n’était vraiment pas du luxe.

Je couru donc avec mes deux gros sacs sur le dos. L’appartement que je partageais avec des amis était plutôt loin de la gare et bien sur il n’y avait aucun bus, ni aucun taxis. Bon sang mais pourquoi les gens sont ils si empoter sur la neige ? Trois centimètres et hop plus personne ne bouge. Bien sur, je comprenais qu’il fallait être prudent, des accidents, ça arrive vite mais, de là à ne plus bouger du tout !

Lorsque j’arrivais enfin à la gare, je me dirigeais vers le quai qui était marqué sur mon ticket. Le quai 8, où était donc le quai 8 ? Je le trouvais enfin. J’avais encore cinq minutes devant moi, je m’assis essoufflé enfin quand je dis que je m’assis cela ressemblait plutôt à un sac de patates tombant par terre. Heureusement, il n’y avait personne… personne. Je me redressais sur mon siège. Euh, j’étais tellement concentrer sur ma recherche de quai que, je n’avais pas remarqué un fait qui pourtant aurait du me sauter aux yeux : il n’y avait pas un chat.

Je me levais. Trainant mes sacs, à la recherche de quelqu’un pouvant me renseigner… non en fait, je cherchais quelqu’un tout simplement parce que là, je commençais à sincèrement flipper. Enfin je m’inquiétais parce que c’était plutôt bizarre qu’il n’y est personne.

J’allais au guichet. Bien sur, il n’y avait personne mais il y avait un gros écrito : trains annulé pour cause de neige. Je râlais. Pourquoi personne n’était là pour le dire ? je me penchais par-dessus le guichet pour regarder et je vis que le type qui aurait du me dire que c’était pas la peine de perdre mon temps s’était endormi. J’eus toutes les peines du monde à ne pas le frapper. Evidemment, cela ne changerait rien au fait que j’avais traversé la gare en courant pour rien mais, cela me ferait du bien. D’un autre côté, j’allais devoir expliquer mon geste et franchement j’avais pas envie de parler avec e type avec de la… de la bave sur le menton ? beurk. Je pris mes sacs et rebroussais chemin vers la sortie et me retrouvais face à une jeune fille.

« Euh bonsoir » je souris.

Oups, elle devait me prendre pour un idiot. Mais bon aucune importance, je détournais son attention et ajouté :

« Les trains sont tous annulés à cause de la neige… »

**F R A T I E N ⊱** ucla *student* ✎ BLABLA : 16

Hailee regardait pensivement la neige tomber à gros flocons, à travers la fenêtre de sa chambre, la tête collée contre la vitre. Elle contemplait ce spectacle depuis quelques minutes, sans pouvoir détacher son regard du campus enneigé. Il fallait dire qu’en Floride, la neige ne tombe pas tous les quatre matins… C’est même plutôt l’événement dès que des flocons se forment dans le ciel. Alors c’était avec tout l’émerveillement d’une enfant qu’elle admirait l’extérieur, bien au chaud près de son radiateur. Des étudiants s’amusaient à se lancer des boules de neige, comme s’ils étaient tous retournés en maternelle. Mais qu’est-ce que ça faisait du bien de retomber en enfance !

Hailee glissa un regard vers sa montre et constata avec lassitude qu’elle devait se bouger les fesses si elle ne voulait pas rater son train. Elle détacha alors difficilement son front de sa fenêtre et commença à remplir sa valise, avec tout l’enthousiasme d’un chat qui doit sortir par temps de pluie. Généralement, la jeune femme était contente de voir sa famille, mais là, c’était les 80 ans de sa grand-mère, et même si elle l’adorait, elle savait très bien que la fête serait aussi cool qu’une soirée bingo en maison de retraite. Il n’y aurait que des vieux qui diraient tous « Oooh mais comme elle est grande. La dernière fois que je t’ai vu, tu n’étais pas plus haute que trois pommes » et commenceraient à bailler à 20h30. Et, pour achever le malheur d’Hailee, son frère ne pouvait pas se libérer de son stage ce week-end. Du coup, elle serait toute seule avec ses cousins en pleine crise d’adolescence, avec du métal plein les dents. L’horreur… Elle aurait tout donné pour que ça soit annulé, et qu’elle puisse assister à la soirée des Alphas le lendemain soir. Malheureusement, ça aurait été bien trop beau.

Elle ne partait que pour deux jours mais sa valise était pleine à craquer (« pour avoir le choix »). Elle s’assit sur le dessus pour pouvoir fermer la tirette puis enfila sa doudoune, son écharpe en laine et ses gants en cuir. Alors que la plupart ressemblait à des bonhommes Michelin dès que l’hiver devenait rude, Hailee était toujours classe, peu importe ce qu’elle mettait. Elle savait toujours faire en sorte de rendre ses tenues démentes. Une vraie artiste. Elle souleva avec difficulté son lourd bagage et descendit en titubant les escaliers de la maison Alpha. Elle n’allait pas pouvoir faire le chemin à pied, surtout avec ses talons. Elle demanda alors à une de ses sœurs de l’emmener en voiture jusqu’à la gare, ce qu’elle accepta avec réserve, vu la neige.

Après un trajet qui sembla durer des heures, où la vitesse aurait pu être limitée à 20 km/h sans qu’elles se fassent flasher, elle remercia d’une accolade sa sœur et entra dans la gare, en manquant de glisser sur le seuil. Elle jeta un regard aux alentours : personne. La gare était vide. Bizarre… Elle était pourtant à l’heure. Elle se dirigea alors vers le guichet pour aller acheter son billet quand elle se retrouva face à un jeune homme. Pas mal du tout, d’ailleurs. Elle lui rendit son sourire, en trouvant mignon sa manière de l’aborder. Un peu timide, mais amusante.

Les trains étaient annulés à cause de la neige ? Etait-ce une blague ? Il y avait à peine 5 centimètres de neige. Comment allait-elle aller jusqu’à la maison de sa grand-mère ? Elle ne pouvait vraiment pas être absente.

« C’est pas vrai… »

Elle observa à travers la porte vitrée la neige devenir de plus en plus abondante. Ca n’allait pas tarder à finir en véritable tempête de neige.

« Et c’est pas avec ce temps qu’on va pouvoir rentrer au campus. »

Elle sortit alors son portable et envoya quelques messages pour demander à ses amis s’ils pouvaient venir la chercher et la ramener à UCLA. Elle n’allait certainement pas dormir ici.