SPENCER ▲ Une conscience sans scandale est une conscience aliénée.

Soixante minutes, voilà bientôt une heure que j’étais en train d’attendre, patiemment au départ beaucoup moins maintenant dans cette petite salle d’attente aménagée à la va vite après que cette vieille peau de psychologue ait fait un énième scandale parce qu’elle n’avait nul part ou faire attendre les jeunes lorsqu’ils étaient convoqués dans son bureau. Moi, comme cinq fois depuis deux mois maintenant j’étais appelé pour aller la voir, pas par plaisir de mon côté parce que j’avais un peu autre chose à faire que d’aller lui raconter ma vie dans les moindres détails pour qu’elle en vienne à m’annoncer que j’avais besoin d’évacuer la colère que j’avais en moi depuis que mon frère était mort. Hélas pour elle je n’étais pas quelqu’un qui déballait sa vie sur la place publique, non très peut pour moi alors peut-être qu’intérioriser tout ça n’était pas la meilleure solution, mais s’était la seule possibilité qui s’offrait à moi dans tout les cas. N’aillant plus l’envie d’attendre je me faisais justice, prenant mon i phone qui était logé dans ma poche pour envoyer quelques SMS à mes amis pour leur dire que j’arriverais surement en retard au self à cause de cette vieille folle qui me faisait poiroter depuis une heure déjà.

Quel chance, après dix minutes supplémentaire j’entendais la porte s’ouvrir, cette femme, la cinquantaine, cheveux blancs et rides apparents devait être heureuse, une jeune femme de mon âge sortait de son bureau en larmes en la remerciant pour ce qu’elle venait de faire. Quoi ? Elle pleurait parce qu’elle venait de déballer son sac et cette psychologue était heureuse ? Soupirant j’attendais qu’elle ne ce décide à déposer son regard sur moi. « Monsieur Sterling… Entrez je vous prie. » Levant la tête, enfonçant mon i phone dans ma poche de jean je me levais contenant de pouvoir enfin passer aux choses sérieuses, car oui, même si je détestais être ici je me disais que plus vite j’avais commencé et plus vite j’allais en finir. Peut-être que lorsqu’elle comprendrait que je n’étais pas un cas comme les autres, qu’elle ne pourrait rien faire pour me venir en aide elle s’arrêterait. Je pénétrais dans son bureau, on pouvait tout de suite voir qu’elle avait été autrefois une fille populaire, les nombreuses photos datant d’une trentaine d’années le prouvait en tout cas. « Spencer… Comment allez-vous ? J’ai appris que vous étiez une nouvelle fois venu à vous battre avec l’un de vos camarades ? » Levant les yeux parce qu’il était important que je la regarde dans les yeux pour lui faire comprendre que j’étais sincère je prenais une inspiration, restant très calme. « J’en suis en effet venu aux mains avec un gars, mais en aucun cas parce que j’étais attristé comme vous pouvez le penser ! » Je m’emmêlais les pinceaux parce qu’elle ne m’avait jamais dit cela, je venais juste de lui faire une sorte de confidence. Ce mec que j’avais tabassé il avait tout simplement dit quelque chose sur Aiden qui m’avait fortement déplu, je lui avais fait comprendre et c’est tout !

L’entretient s’était poursuivi et pendant tout ce temps ou elle avait eu l’air de compatir pour moi, j’avais éprouvé l’envie de lui dire tout ce que j’avais sur le cœur, lui dire qu’il n’était pas utile que tout le monde soit si compréhensif avec moi car après tout… Ma mère était déjà morte, je n’avais pas vu ma sœur depuis quinze ans, mon père je le voyais une fois tout les deux-trois mois. Je n’ai jamais été un dingue de la famille et hélas les regrets ne pourront rien changer à tout cela.